Commencer l’année avec sérénité

Publié le 7 janvier 2022

Que souhaiter en ce début de nouvelle année ou seul le numéro semble changer ? La pandémie est plus forte que jamais, les hausses de tensions sont légion et deviennent un mal du temps, l’inflation fait sa réapparition, l’économie tousse et il devient difficile d’être approvisionné dans certains domaines… Tout cela se reporte et se ressent également dans nos classes, notre entourage professionnel et nos familles. Le traditionnel “Bonne année, bonne santé, bonheur et réussite !” prend un sacré plomb dans l’aile.

J’aimerais tenter de vous souhaiter une année 2022 pleine de sérénité. Oh non, je ne suis pas un doux rêveur et je suis bien au courant que lundi, lorsque j’entrerai en classe, la Covid et les mesures qui l’accompagnent auront encore frappé, une fois de plus, un cran plus haut, avec le masque obligatoire pour mes élèves. Ce n’est pas de l’extérieur que vient la sérénité mais de l’intérieur.

La sérénité est l’acceptation de soi et de ce qui est.

Abbé Pierre

Le Larousse définit la sérénité comme un état de calme, de tranquillité, de confiance sur le plan moral.

La sérénité part de soi, de qui l’on est, vraiment, profondément. Ces dernières années, je me découvre hypersensible dans bien des domaines. Ce n’est pas que je le suis devenu, je l’ai toujours été. Mais ce n’est que maintenant que je mets des mots, des compréhensions, des explications sur cet élément de ma personne et que je peux agir en conséquence. Être serein, c’est se connaître, savoir s’écouter, se respecter, et agir à partir de qui on est.

Dans les salles des maîtres, sur nos groupes Facebook, on est souvent interpelé par différentes pratiques qui se disent au sommet de la pyramide de l’efficacité, de la réussite et qui ressortent des dernières recherches des neurosciences. C’est certainement le cas. Mais comme nous l’enseignait à l’école normale Madame F. De Coninck, la meilleure pédagogie est celle qui nous convient. Nous sommes un maillon déterminant de la classe et nous ne pouvons pas tout faire pour nos élèves en nous oubliant soi-même.

Et puis, il y a l’appréhension de ce qui est… autour de nous. Nous sommes bien souvent pressés (pour ne pas dire oppressés) par les circonstances extérieures qui définissent notre cadre de travail. Les mesures de lutte contre la pandémie n’en sont que le dernier volet. Cependant, la sérénité viendra de notre manière de les appréhender, de les mettre en place, de les vivre et de les faire vivre à ceux qui nous entourent. Savoir tirer parti des impondérables pour en faire quelque chose qui soit le plus agréable possible, comme lorsque nous avons repris l’école après le confinement. Bienvenue au bal masqué !

Pourtant, je ne voudrais pas nous inciter à devenir des moutons, à suivre, à appliquer, à subir, un peu comme Guido dans La vie est belle qui finit par mourir, certes en ayant égayé les journées de son fils. Il y a des situations dans lesquelles ou pour lesquelles nous devons nous battre.

Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celles que je peux changer et la sagesse de distinguer les premières des secondes.

Reinhold Niebuhr

Les combats ne sont pas les mêmes pour tous. Chacun à sa mission propre, particulière, individuelle. Pour l’un ce sera le bien-être de ses élèves, ou de ses collègues, ou l’accompagnement d’un élève particulièrement en difficulté, ou la création d’une séquence pour un thème donné, ou encore de faire bouger les lignes dans une situation structurelle définie. Il y a même (et parfois souvent) des combats justes et nécessaires que nous ne devons pas mener parce qu’ils ne font pas partie de notre lot, sous peine d’épuisement, un autre mal du temps.

Dans un courrier que le Directeur de l’école de nos filles nous écrivait ces derniers jours, relatant les dernières mesures prises dans la lutte contre la pandémie, il nous parlait de résilience communautaire. Wikipedia explique très bien de quoi il est question : améliorer son quotidien en tissant à nouveau du lien social, en misant davantage sur la solidarité… dépasser le choc, développer l’autonomie (dans sa classe aussi).

Soyons des créateurs de nouvelles perspectives pour nous et nos élèves, nos collèges et collègues, nos environnements professionnel et personnel… à partir de cette sérénité profondément ancrée en nous.

Et puis, ensuite, sur ce fondement de moins en moins mouvant, je vous souhaite une année créative, pleine de rêves dont quelques-uns verront certainement le jour, une année de petits moments de bonheur avec vos élèves et vos collègues, une année dans laquelle vous osez plus que jamais vivre la classe, expérimenter, essayer de nouvelles choses, celles que vous aimez et qui vous font du bien !

Bonne année 2022 !

Crédit photographique : Lac de Neuchâtel à Yverdon-les-Bains, Couleurs & Photographie

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