Youpi, c’est la rentrée !

Publié le 31 juillet 2024

Il y a un mois jour pour jour, mes élèves commençaient leurs vacances. Et moi, je commençais à m’y préparer. Un mois de vacances, c’est quand même long… Même si l’on compte quelques jours y entrer vraiment, que l’on en enlève une dizaine pour encadrer un camp, il reste le temps de profiter de notre beau pays en amoureux avec un bus minimaliste et une bonne semaine au chalet, pour passer du temps avec sa famille et fêter la petite dernière qui a déjà… 6 ans !

Tout cela pour vous dire que, cette année, reprendre le travail fin juillet n’est pas une corvée mais un plaisir ! Je ne sais pas comment ça se passe chez vous, mais chez nous, parfois, à force de s’interdire de penser à la rentrée – Madame est enseignante également – on devient presque en manque, amer, irritable. Cette année, rien de tout cela. Les vacances ont été actives, variées, multiples et je me sens paisible à l’idée de reconnecter avec mes vies professionnelles multiples.

Nouveautés

Peut-être la nouveauté y est pour quelque chose : à la rentrée, comme tous les deux ans, j’aurai une nouvelle volée d’élèves à découvrir, une vingtaine de nouvelles bouilles avec lesquelles faire connaissance et autant de caractères à apprivoiser. Ces dernières années, j’ai plutôt un a priori positif sur mes nouvelles volées : on s’est déjà croisé, on a peut-être même travaillé ensemble lors de la journée de décloisonnement… ça devrait bien se passer !

Mais la plus grande nouveauté, et celle qui prendra certainement la plus grande part de mon énergie en cette prérentrée, c’est le changement de classe. Depuis 15 ans – déjà ! – j’ai la classe n° 13 au deuxième étage. Au fil des années, elle s’est colorée, s’est remplie, jusqu’à déborder – j’ai dû demander une deuxième armoire dans le couloir l’an passé ! – et les fonds de tiroir et d’armoire n’ont plus été vidés depuis bien des volées. Lorsque la possibilité de déménager, dans une classe plus claire – vraiment – plus aérée – un peu – et plus grande – quand même pas mal – j’ai sauté sur l’occasion. Plus pour le changement que pour les avantages du local ! Si la mise en carton a été encore assez rapide avec les élèves qui nous quittaient, l’installation risque d’être plus laborieuse, parce qu’il faudra trouver une place pour toutes ces grandes et petites choses, parce qu’en changeant, on n’a pas vraiment envie de reproduire la même chose qu’avant et qu’il faudra donc essayer, changer, essayer encore… Et puis, pour les petits travaux, on aura quand même quelques petites mains : mes filles qui trépignent d’impatience d’aider papa à aménager sa nouvelle classe.

Continuer sur sa lancée

Pour ma dernière volée, j’avais mis les bouchées doubles, changeant une grande partie de mon système d’enseignement et la disposition de la classe également afin d’être cohérent. Je vous ai raconté tout cela dans le blog éphémère quotidien de mes aventures. Cette année, je continue avec ces pratiques qui, bien que mises en place assidûment, n’ont pas entièrement été exploitées :

  • plus d’apprentissages et d’activités coopératives
  • une identité de petits groupes renforcée par l’appartenance à une ville
  • les ceintures de compétences en livrets, en conjugaison et, d’une manière quelque peu différente, en analyse grammaticale

Mettre en place de nouveaux projets

Si cette nouvelle volée vivra principalement des bons fruits des pratiques mises en place pour la précédente, ce n’est pas sans une certaine dose de nouveautés, à la fois essais, erreurs certainement dans une mesure contenue j’espère, pour tenter de remonter les quelques faiblesses constatées l’an passé mais aussi avancer, coller le plus possible avec la génération actuelle et ce que la pédagogie et la science peuvent nous enseigner.

  • Suivi des ceintures de compétences. Je pourrais me dire que dans le suivi du travail autonome des élèves, je ne suis pas très doué et en rester là… je ne peux m’y résoudre ! Je vais donc remettre l’ouvrage sur le métier et essayer encore une fois de progresser. Mon point faible est la mise en action des élèves qui ont le moins envie. Pas forcément les plus faibles mais les moins motivés. Les découvrir est un premier pas. Les encourager ou tout au moins suivre leur progression de près est le second. Peut-être en les cadrant plus, en posant des échéances plus courtes que la fin de la ceinture, surtout au début de l’année.
  • Apprendre à apprendre. Les connaissances sont de plus en plus larges mais parfois, elles n’atteignent pas leur cible. Je veux donc aider mes élèves à comprendre comment travailler, apprendre, mémoriser,… en leur proposant des habitudes et méthodes de travail spécifiques. À prendre ou à laisser.
  • Exprimer, comprendre, dompter ses émotions. J’ai mis en place le jardin des émotions l’an passé et les élèves ont apprécié… au point qu’ils me rappelaient souvent de ne pas l’oublier avant même que j’aie ouvert la journée ! Je vais continuer cette pratique, et l’agrémenter de quelques enseignements sur les différentes émotions, leurs composantes et la manière de les exprimer. De beaux apprentissages en perspective.
  • Et puis, le grand thème transversal du cycle et certainement des années qui suivront sera l’enseignement explicite, cette manière d’enseigner dont je découvre encore les contours et qui vise à donner les informations, les méthodes, les marches à suivre, non seulement pour les apprentissages usuels mais également pour le comportement, la compréhension de soi et des autres. Au point où j’en suis dans mon apprentissage de cette méthode, je pourrais la résumer par : Ça va mieux en le disant ! Plusieurs éléments ci-dessus s’en inspirent mais c’est dans la gestion de ma classe et dans les enseignements que je veux être plus explicite.
  • Un enseignement plus universel et plus différencié. Si vous vous êtes abonné à mon blog pédagogique sur Substack – si ce n’est pas encore fait, faites-le en cliquant ici ! – j’ai étudié quelques thèmes liés à la différenciation tout au long du premier semestre 2024. Pour cette prochaine volée, je désire mettre cela en pratique. Entre autres en mettant au point un canevas de préparation de leçon dont je ne manquerai pas de vous parler ces prochaines semaines.
  • Et puis, dans les petites impulsions, je désire également :
    • affiner mon cercle d’ouverture de la semaine, nommé jusqu’ici cercle de la patate à cause de la forme bizarroïde qu’il prenait bien des fois. Autour d’une question, chaque élève donne son avis, dit ce qu’il en pense… pour apprendre à parler dans un groupe, à définir une idée, à se positionner.
    • débuter les journées au fond de la classe, pour y discuter, selon les jours, des émotions, de l’ouverture de la semaine, du programme du jour…
    • instaurer une routine de fin de journée : qu’est-ce que je choisis de retenir de cette journée ?
    • offrir une lecture gratuite hebdomadaire :  il y a quelques années, toutes mes matinées ou presque commençaient par la lecture d’un chapitre de livre. Un peu chronophage mais tellement important. Je désire reprendre cette pratique, moins souvent mais tout aussi régulièrement, pour que les élèves peut-être moins exposés à la culture, puissent aussi jouir de belles histoires et apprendre à s’imaginer les images qui les accompagnent.

Et les cours ?

Outre les projets assez massifs de repenser les apprentissages avec le canevas dont il est question plus haut, j’aimerais :

  • compléter les dictées flash avec de nouveaux textes, peut-être de nouveaux thèmes, réalisés avec l’intelligence artificielle… Projet peut-être un peu foireux mais ça vaut la peine d’essayer. C’est fait ! Les dictées actuelles ont été augmentées par une dizaine de textes d’exemples rédigés par l’IA à partir de mes injonctions (thèmes, difficultés orthographiques, réservoir de mots).
  • composer un cahier d’écriture pour que les élèves continuent à apprendre à former de belles lettres tout en révisant ou apprenant un thème ou l’autre. C’est en courts de réalisation. Un projet et un appel aux commentaires est en cours sur Facebook.
  • mettre en œuvre les nouveaux moyens d’enseignement de français en trouvant dans ces activités la complémentarité avec les activités déjà mises en place et qui ont fait leurs preuves. Au premier abord, les routines me font particulièrement de l’œil et puisque ma collègue prend les parcours, c’est peut-être par là que je vais commencer.

Les à-côtés

Depuis bien des années, ma classe n’est qu’une facette de ma vie professionnelle, la plus importante mais pas la seule. Cette année, plusieurs projets continuent, dans mon établissement et sur internet.

  • je continue mon mandat de chef de file, avec une nouveauté : un tutorat pour un jeune enseignant qui arrive dans notre établissement.
  • le projet Maître de son temps est reconduit, avec des formations et coachings pour les enseignants et un projet de formation en ligne à moyen terme
  • je diminue mes tâches administratives mais j’en garde encore quelques-unes

Au niveau des réseaux sociaux, je désire continuer d’alimenter le nouveau blog – un grand merci à toutes celles et tous ceux qui nous ont déjà rejoints et qui soutiennent le projet par un abonnement payant – ainsi qu’à publier des vidéos sur la chaîne Youtube. Par contre, les publications seront basées sur la vie de ma classe et un rythme naturel de création de contenus au lieu d’être basées sur un calendrier fixe qui me stresse et me détourne de mon objectif premier : mes élèves. Je suis instituteur avant d’être blogueur ou YouTubeur ! Un nouvel article est déjà prêt et une vidéo en cours de finition. N’oubliez pas de vous abonner.

Une rentrée qui m’enthousiaste à premier abord, sans me mettre sous pression, en attendant avec plaisir de découvrir mes nouveaux élèves et de tisser une belle relation avec eux.

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