#enseignementadistance
Donner des cours à distance, c’est encore relativement facile lorsqu’en amont, quelques éléments ont été mis en place. Par contre, garder le contact direct avec eux est plus difficile. Après avoir recherché et testé plusieurs applications de visio-conférences collectives, j’ai finalement retenu ZOOM.us, entre autre parce que je pouvais avoir en ligne tous mes élèves en même temps.
L’avant
L’enseignant crée un compte, les élèves se connectent de manière anonyme, c’est un bon point. Par contre, ce qui fâche plus, c’est que je n’ai pas réussi à utiliser l’application directement depuis un navigateur (Safari ou Chrome). Du coup, j’ai recommandé aux élèves d’installer l’application sur un téléphone, une tablette ou un ordinateur. C’est une sécurité de fonctionnement mais c’est un peu invasif et je pourrais comprendre que certains parents ne désirent pas franchir le pas.
J’avais laissé des plages d’appel WhatsApp pour que les parents qui rencontraient des difficultés à l’installation puissent m’appeler et ça a bien servi.
Cette première conférence a pour but de reprendre contact avec les élèves, simplement, en discutant de quelques questions :
- comment ils se sentent
- ce qu’est l’école à la maison en 1 mot
- ce qu’ils ont fait hier
- quelques éléments pour la suite
- le rappel de la chaîne télé-vidéo-phonique
Pendant
Cinq minutes avant l’heure, j’ai ouvert la réunion, pas plus tôt pour ne pas perdre trop de temps sur les 40 minutes. Les élèves sont arrivés les uns après les autres : vous devez valider leur participation dans la barre latérale des participants. Je ne vous dis pas l’émotion… pour l’enseignant et pour les élèves, de se voir déjà, de s’entendre ensuite… Les sourires étaient sur les visages et c’était l’objectif principal de cette première rencontre. Ce premier rendez-vous, envoyé par mail et WhatsApp a été une réussite : 84 % des élèves étaient présents, de même que les 2 enseignants et l’enseignante spécialisée… un retour virtuel de la communauté éducative.
Au niveau des échanges, la situation est un peu moins idyllique : il va falloir utiliser l’outil pour ce à quoi il sert. Il s’agit bien d’une conférence !
- L’enseignant peut parler à tous les élèves.
- Les participants peuvent poser des questions, en levant la main physiquement ou virtuellement s’ils ont la fonction sur leur appareil, et l’enseignant répond à la question.
- Il est difficile d’avoir des temps ouverts : tout le monde parle à tout le monde ne fonctionne pas, et les aparté non plus.
- L’enseignant doit organiser la circulation de la parole et les élèves doivent la respecter, encore plus qu’au conseil de classe.
- Par contre, l’enseignant peut poser une question à tous et chacun y répond à son tour, à l’énoncé de son nom.
- Il est possible de mettre tous les intervenants en muet et de n’activer le micro que des élèves que l’on désire interroger ou qui veulent répondre… mais les plus malins auront tôt fait de trouver comment réactiver leur micro !!!
Après
Quelle émotion de les revoir tous là, en forme, souriants… Bien que très peu d’élèves ou de parents aient répondu aux messages, ils avaient fait le nécessaire… il semble que c’est la manière de fonctionner aujourd’hui !? Autant le savoir, et c’est le plus important. Le jeu en valait la chandelle et c’est un bon moyen de rassembler la classe.
Cette première conférence ne sera pas la dernière… j’imagine actuellement leur présenter le travail de la semaine de cette manière là, et, peut-être, utiliser d’autres fonctions telles que le tableau blanc, l’affichage de l’écran… À voir… parce que gérer ses élèves sur écran, c’est vraiment autre chose que de le faire en classe. J’étais épuisé après les 40 minutes. Petit conseil : faites couper la radio et la télévision, c’est affreux comme bruit de fond !
Pour les contacts individuels, j’ai lancé la récolte de données pour une chaîne télé-vidéo-phonique. Ainsi, les élèves pourront se parler et se voir de manière individuelle ou par petits groupes. Bien que j’aie les coordonnées WhatsApp des parents, je n’ai pas lancé la chaîne avec ces éléments afin qu’ils marquent leur accord de manière explicite pour cette utilisation des données. C’est compatible RGPD et, surtout, c’est respecter leur vie privée : ils n’ont pas forcément envie qu’on appelle leur enfant sur le téléphone du parent qui travaille, ou qui a un numéro d’entreprise… Un peu plus de travail mais un bien meilleur résultat au final !
Avec un taux de 85 % de participation, l’activité était importante et a été bien perçue par les parents, même s’il y avait une application à installer. Par contre, ce ne sera pas un canal officiel puisque tous les élèves n’étaient pas présents. Il y a une possibilité d’enregistrer la conférence et d’en obtenir un fichier vidéo qui peut être partagé ensuite aux absents. Dans l’effervescence et l’émotion de la nouveauté, j’ai oublié de cliquer sur le bouton !
Les problèmes techniques ont été peu nombreux : quelques micros éteints en début de séance et un qui l’est resté à cause d’un défaut matériel sur la machine. De manière générale, utiliser un téléphone ou une tablette simplifie le fonctionnement, pour autant que l’utilisateur ait donné tous les droits à l’application. Par contre, sur un – grand – écran d’ordinateur, c’est bien plus confortable, surtout pour l’animateur. N’hésitez pas à connecter votre ordinateur sur la télévision si vous le pouvez.
En résumé, une très bonne expérience tant qu’on utilise ce moyen pour ce pour quoi il est fait. Merci à tous ceux qui l’ont promu, entre autre ici.
Mise à jour, Mai 2020
Si c’était à refaire aujourd’hui, que ferais-je ?
Ces dernières semaines, ZOOM a été sous le feu des critiques, certainement justifiées pour plusieurs, mais également dues à l’explosion de sa popularité. Utilisée par nos autorités, elle faisait partie des meilleurs choix disponibles et était simple à utiliser.
Depuis, Infomaniak a sorti son outil de visio-conférence, kMeet. Je l’ai testée avec mes collègues et mon épouse y a rencontré sa classe. Cela fonctionne plutôt bien pour autant que l’on ait moyen de contacter ses interlocuteurs juste avant la séance. Il semble que les anciennes adresses restent valables… à vérifier.
Pourquoi kMeet ?
- C’est suisse, donc soumis aux obligations légales suisses, les mêmes que celles que nos autorités scolaires et cantonales nous demandent de respecter.
- Le temps des conversations est illimité.
- La qualité des communication est très bonne, équivalente à Zoom.
- L’utilisation est aussi simple que Zoom : une app sur les appareils mobiles, Chrome ou firefox sur tous les appareils (zoom propose également une application sur ordinateur)