Quand les élèves se prennent en main

Publié le 5 juin 2006

Quand les élèves cessent de subir pour devenir partie prenante des apprentissages …

Cap de bonheur

Passer de faire parce qu’il faut à faire parce que je veux comprendre, n’est-ce pas la transformation qu’attend – et certainement pas les bras croisés – tout enseignant?

Quel bonheur quand ce n’est plus à l’enseignant à éveiller l’enfant aux échéances du calendrier scolaire, au travail et aux résultats attendus mais que les enfants se prennent en main pour arriver, qu’ils deviennent responsable de leur travail, au point de demander des explications supplémentaires, des temps de travail hors horaire … ou même de téléphoner à l’enseignant pour l’une ou l’autre notion non encore comprise.

Des élèves au téléphone?

Oui, bien sûr, là il faut quelques explications supplémentaires car, comme moi au début, vous devez vous dire que la limite de l’incursion dans la vie privée de l’enseignant est franchie. Ici, en Suisse, les élèves reçoivent la liste des numéros de téléphone de leurs camarades et de leurs enseignants … mais rassurez-vous ils en font bon usage. En un an, je n’ai jamais vécu cette expérience particulière vécue en Belgique : avoir un père au téléphone à dix heures du soir – il avait trouvé mon numéro dans l’annuaire téléphonique – pour me demander je ne sais quelle information. Lorsque je l’avais rencontré plus tard, il n’avait pas du tout apprécié que je n’aie pas été disponible pour lui.

Ici, rien de tout cela et – dans le contexte de l’école privée dans laquelle je travaille – c’est plutôt l’occasion de pouvoir prendre du temps avec les parents, les comprendre et faire avancer leur enfant. Et lorsqu’un élève téléphone pour demander une information, soit il a de bonnes raisons, soit la démarche lui coûte suffisamment pour qu’il ne reproduise pas l’opération trop souvent.

L’enfant, finalement, partie prenante des apprentissages

Mais revenant au sujet de ce billet …

Lorsque Philippe Meirieu parle d’équilibre entre motivation et travail (voir Lettres à un jeune professeur, éd. ESF, 2005), ne s’agit-il pas, aussi, de cela? L’enfant devient ‘auto-motivé’. Pour des raisons qui sont bien diverses, il désire arriver au bout de ce qui lui est proposé et, comprenant les tenants et les aboutissants, il prend en charge la démarche qui lui permettra d’arriver au bout.

A ce stade, l’enseignant enseigne encore mais l’élève coopère avec lui afin que le but soit atteint. De pousser l’élève vers le – son – but, enseignant et élève travaillent main dans la main. Bien sûr encore, c’est l’enseignant qui fixe la destination et le chemin à emprunter mais il ne s’avère plus nécessaire d’installer des stations de ravitaillement tout au long du chemin pour motiver l’élève. Celui-ci est résolu d’avancer …

Dans mon expérience professionnelle, c’est la première fois que je rencontre cette démarche générale, cela vaut bien un billet. Bien sûr, selon les activités, les branches, les enfants et les niveaux, d’autres seront ponctuellement motivés à aller de l’avant, à prendre des initiatives … C’est un début.

Etre partie prenante de sa formation, ce n’est pas trouver ses propres buts et découvrir par soi-même mais plutôt “se prendre en main” pour accomplir ce qui est attendu par l’enseignant … Et c’est possible!

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